D’un âne à deux…Puis trois, puis quatre…… A la création d'un forum !!! Ou la passion des ânes.

Mes ânes, ma passion
2012-04-16-A_quatres_(4).JPG Mes quatres
2013-06-12-plot_016.JPG Canelle Bazile et Titou au plot
2013-07-24-_035.JPG Titou au rideau de perle
2014-07-10-quosette_008.JPG Quozette en mode mexicaine
2014-05-04-st_sulpice_portrait_Canelle_et_Bazile_(4).JPG Bazile et Canelle
2014-08-06-visite_majoki_022.JPG Montée sur Titou : ma grande victoire !!
2014-08-06-visite_majoki_040.JPG Avec Marie Josée Kunzi, Quozette à l'attelage
2016-04-18-Attelage_avec_Galéo_(10).jpg Canelle et Bazile en paire
2016-05-04-_le_parapluie_(21).JPG le parapluie
photo_forum.jpg photo entête forum
28/03/2017
Comment je suis venue aux ânes, et comment je ne veux plus m'en sortir
En 2006, quand nous avons acheté Titou, il avait 6 mois. Nous ne connaissions rien aux équidés.

Nous voulions un âne, sans vraiment savoir ce qui nous attendait, avec quand même, l’image de l’âne débonnaire, affectueux et doux, grosse peluche gentille « à qui on peut faire de grosses papouilles et qui va se laisser faire !!! ».
Un âne « normal », quoi ?!!!!

Nous sommes tombé sur Titou. Un âne gris, commun, venant de chez un marchand de bestiaux. Il avait 6 mois quand il est arrivé à la maison. Jamais manipulé, on s’est demandé s’il avait connu l’homme. Il nous fuyait et se cachait derrière sa mère que nous avons eu avec lui jusqu’à ses 8 mois.

Puis il s’est retrouvé tout seul pendant 3 ans. Grave erreur !!!!
Son adolescente a été très mouvementée. Il est devenu délinquant, rebelle, indocile, récalcitrant et mordeur. Rebelle à toutes tentatives de manipulation, il me sortait de son pré toutes dents dehors.
Néanmoins attachant, il en a fait voir de toutes les couleurs à son « pépère » qui pourtant le sortait régulièrement en longe. Les balades en tête à tête, il adorait ça.
À un moment, c’est devenu un vrai rapport de force avec lui, et l’ânier n’était plus de taille.
On nous a conseillé bien des fois de nous en séparer, de l’envoyer à l’abattoir. Mais pour nous, cette issue était impossible, inenvisageable.

Un jour, j’en ai eu marre de cette situation. Ça ne pouvait plus durer. Il me fallait comprendre.

J’ai cherché à me renseigner pour comprendre, « pourquoi et comment on en était arrivé là ? »
Certains diront que j’aurai peut-être dû le faire avant … et ils auront sûrement raison !!!! Mais, « mieux vaut tard que jamais », n’est-ce-pas ?

Je n’ai rien trouvé dans les livres qui puissent m’expliquer ce qui n’allait pas.
Je crois néanmoins que j’ai lu beaucoup de ce qui existe sur le marché, comme revues et livres.

Puis j’ai cherché sur le net (je venais d’acquérir un ordinateur), où là, j’ai trouvé des oreilles attentives, sur les deux seuls forums existant sur la toile, à cette époque.

Là, nous avons trouvé, aides et conseils, sur le comportement des ânes, leur éducation, leur santé, leur nourriture enfin… bref tout ce qui les concerne. Nous avons noué des contacts avec des âniers.

Et là, euréka pour Titou !!!!! Nous avons compris que les ânes sont grégaires et donc de ce fait, doivent vivre en troupeau pour être pleinement équilibrés et bien entre leurs oreilles d’ânes.

Au bout de trois ans donc, nous avons adopté, Canelle, petite anesse brune de 8 mois.

Ils se sont « reconnus » tout de suite et sont devenus inséparables
Enfin, surtout Canelle, qui était collée à Titou et qui ne supportait pas d’être séparée de lui. Elle a contribuée à beaucoup le calmer et à l’éduquer, à lui redonner les codes asins, toute petite qu’elle était.

Elle a aussi contribué à nous raccommoder avec l’âne. Faut reconnaitre que Titou commençait à nous faire douter de notre capacité à nous en occuper.

Canelle est une gentille, douce et belle anesse marron foncé. Celle-là, nous suivrait au bout du monde, du moment, qu’il y a un p’tit bout de carotte à la clé !!!!!!

Mais, ça ne nous suffisait pas. Il nous manquait quelque chose. Nous voulions en savoir plus. Quelque chose nous échappait.
Il fallait qu’on se trempe dans « le bain des ânes ». Qu’on en discute, de vives voix.
Et nous avons donc effectué un stage chez M. Jouclas à « l’Anerie » dans le Lot, pour essayer de mieux comprendre nos ânes.
Elle nous a beaucoup aidés à comprendre comment fonctionnaient nos « zoreilleux ». Elle nous a mis le pied à l’étrier de l’âne, en somme.
Je recommande d’ailleurs ces petits livrets. Ils sont riches en enseignements.

En rentrant, j’ai décidé, que dorénavant, je n’aurai plus peur de Titou, et que je le renverrai à ses « affaires » dès qu’il serait trop entreprenant. Il a fallu être ferme. Il avait pris des habitudes qui avait dû beaucoup le faire rire !!!
Après, c’est moi qui rigolait. A chaque fois qu’il s’approchait, je le renvoyais « manu militari » dans ses quartiers.
Jusqu’au jour, où il est revenu à des sentiments plus cools. Là je l’ai laissé s’approcher.

J’avoue que ça a été très long. Il a fallu inverser les choses et attendre qu’il voit nos rapports autrement.

Je trouvais que Canelle, ne suffisait pas à Titou. Elle était seule subir ses assauts (même s’il est hongre) et j’avais un peu peur qu’elle « fatigue », surtout qu’elle était jeune et vulnérable. Et Titou en pleine fougue de la jeunesse avait besoin de jouer et de se défouler. Ca se voyait : souvent il lui proposait des jeux de ballon, dont elle ne savait que faire.

Est donc arrivée Quozette, anesse commune grise de 5 ans, qui elle, est très douce et craintive (elle a dû être malmenée par l’homme dans « une autre vie »). C’est sa beauté et ses grands yeux qui nous a fait craquer.
Elle avait peu confiance en l’humain, sauf pour donner les pieds, n’aimait pas que les autres ânes soient trop près d’elle et elle a fait, un peu, bande à part longtemps.
Je lui ai longtemps couru après dans le pré, juste pour lui mettre son licol. Elle me faisait marcher.
C’était un peu loupé pour Titou.

Elle a su, néanmoins, se défendre face à un Titou trop entreprenant et le remettre vertement à sa place.
De par sa timidité, elle nous apprend la patience, car elle réfléchit beaucoup quand on lui demande quelque chose. Et quand un âne réfléchit…… ça peut parfois demander un certain temps avant que ça décante !!!!
Mais quel bonheur !!!! quand, finalement, elle se laisse approcher, caresser et « bisouiller » sur le velours de son nez.
Depuis, elle s’est laissé attelée, elle marche mieux en longues rênes qu’en longe, mais on s’en arrange. Et elle participe à toutes les activités avec bonheur.

Et comme trois, n’est pas un bon chiffre et qu’il fallait équilibrer ce troupeau, Quozette étant souvent seule dans son coin et évincé du couple premier, nous avons rapidement adopté Bazile, ânon arrivé à l’âge de 8 mois, frère de Canelle, copie conforme de sa sœur.
Il a rapidement fait un compagnon de jeu pour Titou, parce que les « filles » ne jouent pas beaucoup, et que Bazile à su tout de suite à quoi sert un ballon.
On a compris l’importance du troupeau. Vu les jeux musclés entre garçons.
Basile s’est beaucoup « frotté » à Titou, qui lui a montré « qui était le chef .
Il a fallu quelques fois séparer le bébé du « fauve » pour éviter qu’il ne lui fasse trop de mal.
5 ans après, les rôles sont inversés. Bazile met souvent la « peignée » à Titou qui a de temps en temps, de belles déchirures sur les joues. Après tout, c’est un juste retour des choses.

Cependant rapidement tout est rentré dans l’ordre, et il existe maintenant au sein de ce troupeau une belle sérénité.

Titou nous a cependant longtemps testé avec les dents. Il a gardé cette manie de nous toucher/mordre. C’est plus fort que lui.
C’est une relation qui est, quelques fois, compliquée car il est toujours un peu rebelle, il n’aime pas trop être caressé, il n’aime pas être brossé.

Il n’est pas toujours très coopératif. Il faut toujours qu’il renâcle pour collaborer et ça dure quelques fois, un moment, avant qu’il ne se décide à « céder ». C’est un gros trouillard, il n’aime pas mes cônes. Il me les écrase régulièrement, quand je veux le faire tourner autour.
Mais si je le monte, et que je pars en ballade avec lui. Il adore. Il a très bien compris quand je lui demande de se coller au tabouret, et s’y colle pile poile, pour que je lui monte dessus.
Ses deux grandes oreilles à l’affut, il va d’un bon pas. Et en plus, si je lui dit qu’il est un « bon garçon », il est heureux comme tout.

Il n’aime guère l’attelage, et il a très vite su nous le faire comprendre. Ma plus belle victoire avec lui, c'est de le monter et de lui apprendre à se positionner pour que je puisse ouvrir le portail pour sortir en ballade. Ce qui veut dire qu'il comprend très bien ce qu'on lui demande et qu'il obéit que parce qu'il en a envie. Avec Titou, c'est flagrant !!!!

Canelle et Bazile sont attelés en paire, ou en simple. Ces deux-là ne nous ont jamais causé le moindre souci.

Je leur fais faire de l’Équifeel. Ils adorent !!

À force de pianoter sur mon ordinateur à la recherche de renseignements sur les ânes, j’ai fait la connaissance d’une ânière confirmée qui est devenue mon amie, Marie Josée Kunzi.
Elle m’a aidé, elle aussi, d’une autre manière à m’immerger dans ce monde. Elle m’a montré les gestes, les postures, pour se faire comprendre. Elle m’a parlé « âne ». Elle m’a beaucoup aidé dans la compréhension des ânes et leur manipulation. Et je lui en suis très reconnaissante.
Le seul souci, c’est qu’elle habite la Suisse et moi l’Anjou. Ça fait loin pour se voir.

Alors, nous avons, à notre tour, ouvert ensemble, un forum sur les ânes http://ane-y-croche.forumgratuit.ch/ , pour que des gens, qui comme moi, n’y connaissent rien, ne se fasse pas avoir à leur tour, en croyant bien faire
Ce forum a été créé pour que les âniers amateurs puissiez rencontrer des passionnés de leur région ou d'ailleurs, ayant tous le même objectif : l'harmonie avec leur âne/leurs ânes.
Le forum nous permet d'échanger problèmes, solutions et conseils, de tenir un journal de bord, de partager photos et vidéos, etc…. et ainsi de les aider à construire et d'approfondir leur relation avec leur âne. Il permet aussi de lier des amitiés entre âniers et de provoquer des rencontres.
Ce forum est gratuit et privé. Il suffit de s’y inscrire pour y participer.

J’ajoute que j’ai appris beaucoup aux contacts des autres âniers, passionnés comme moi.
Je ne passe pas un jour sans que pense à ce que je vais faire avec mes ânes. Je les ai sous mes fenêtres et je les vois tous les jours, et quand je suis avec eux, je me vide la tête complètement.

J’avoue que j’attends l’heure de la retraite avec impatience, pour pouvoir écumer les fêtes de l’âne en France et de ce fait, rejoindre d’autres âniers, et c’est avec joie que je donne mon témoignage.
Sylvaine FLORET